- APUD (SYSTÈME CELLULAIRE)
- APUD (SYSTÈME CELLULAIRE)APUD SYSTÈME CELLULAIRELe concept de «système cellulaire APUD» est né de l’étude cytochimique et ultrastructurale des cellules spécialisées dans la production d’amines biogènes (sérotonine, histamine, dopamine) et de polypeptides ayant éventuellement statut d’hormone. Il regroupe l’ensemble des cellules claires du système neuro-endocrinien diffus de Feyrter (cellules entérochromaffines, argentaffines et argyrophiles) qui sont susceptibles de capter la dopamine. Cette propriété APUD (amine precusor uptake and decarboxylation) reconnue par fluorescence au niveau des grains de sécrétion est complétée par des caractéristiques ultrastructurales propres à toutes les cellules sécrétant des hormones polypeptidiques. La liste des cellules APUD, loin d’être close, comprend des cellules auxquelles a pu être rattachée une sécrétion peptidique et des cellules dont la sécrétion reste inconnue. On en distingue trois groupes selon l’origine embryogénique: des cellules dérivées de la crête neurale (cellule thyroïdienne C sécrétant la calcitonine, cellules médullosurrénaliennes), des cellules dérivées des placodes ou d’origine ectodermique spécialisée (hypothalamus, hypophyse, parathyroïdes, placenta), des cellules d’origine ectoblastique (tube digestif, pancréas, poumon). Le système APUD apparaît comme l’aboutissement d’une spécialisation du système nerveux vers un mode de transmission endocrinien ainsi qu’en témoignent l’existence de peptides communs à l’intestin et au cerveau et la coexistence dans une même cellule de neurotransmetteurs et de peptides hormonaux (exemple des cellules EC qui sécrètent amines et motiline).Bien que la fonction et la physiologie de certains constituants du système APUD restent incomplètement connues, on sait néanmoins que chacun des éléments du système agit en synergie avec d’autres et est susceptible d’être autorégulé et/ou d’interagir avec un autre constituant APUD. Il existe des interrelations géographiques et fonctionnelles entre les diverses cellules APUD particulièrement apparentes au niveau gastro-entéropancréatique (GEP). Le tube digestif constitue un champ d’étude exemplaire du système APUD, car pas moins de douze types cellulaires différents ont été recensés de l’estomac au côlon. Ils sécrètent la gastrine , le glucagon , l’entéroglucagon , la somatostatine , la substance P , la sécrétine , la cholécystokinine , la bombesine , le VIP (vasoactive intestinal peptide), le GIP (gastric inhibitory peptide), la motiline , le neurotensine . Ces substances sont des hormones reconnues (isolées, synthétisées, dosables et stimulables dans les conditions physiologiques) ou des substances candidates à cette appellation qui agissent à distance, suivant un mode endocrine, ou localement, sur un mode paracrine. Contrairement aux cellules des glandes endocrines structuralement organisées, les cellules APUD gastro-entéropancréatiques sont distribuées de façon étendue et dispersée. De ce fait, plusieurs sécrétions sont mises en œuvre simultanément par la sommation et l’intégration d’informations provenant de l’ensemble du contenu intraluminal du tube digestif. Outre la pathologie très fine et encore prospective qui pourrait résulter de la dysrégulation d’un type de sécrétion du système APUD, c’est l’apudome qui constitue la pathologie APUD la mieux connue. C’est une tumeur dérivée d’un type cellulaire du système APUD qui sécrète soit des quantités excessives de peptides et d’amines propres à ces cellules, soit des peptides ou des amines étrangers au type cellulaire en cause car normalement sécrétés par d’autres cellules APUD. Ainsi un apudome pancréatique sécrétera, par exemple, du VIP ou de l’ACTH en plus ou en remplacement des sécrétions habituelles d’insuline, de glucagon et de gastrine. L’apudome est souvent désigné sous l’appellation qui caractérise son produit: insulinome, gastrinome, corticotrophinome, glucagonome, vipome, etc. Le syndrome de polyadénomatose endocrinienne est constitué par la présence, non exceptionnelle, de plusieurs apudomes: dans le type I de polyadénomatose endocrinienne, des adénomes hypophysaires, parathyroïdiens et pancréatiques sont associés; dans le type II, le cancer à stroma myéloïde de la thyroïde est associé à une tumeur de la médullosurrénale et de la parathyroïde. Les apudomes du tube digestif et de ses annexes les plus fréquents sont le gastrinome (ou syndrome de Zollinger-Ellison entraînant des ulcérations gastriques), l’insulinome et le vipome (syndrome de Verner-Morrison provoquant des diarrhées profuses et cholériformes).
Encyclopédie Universelle. 2012.